Organiser une seconde vie aux objets du quotidien
La raréfaction des matières premières, la nécessité de limiter le transport de marchandises au travers de toute la planète, l’obligation de mieux gérer nos déchets, sont autant d’éléments qui doivent nous pousser à penser et à «agir» recyclage. Certaines actions en ce domaine existent depuis plusieurs années (récupération du verre, du carton, du plastique, etc.) et doivent atteindre des taux supérieurs à ceux d’aujourd’hui, d’autres sont en cours d’élaboration et ce dans des domaines aussi variés que le recyclage de compost vert, de vêtements, de masques chirurgicaux.
Manque de pot
La société PoEthic® qui est issue de l’association des entreprises BIOPLASMAR (société Israélienne spécialisée en Biotechnologies) et SEDE (Filiale de VEOLIA), vient de créer un pot horticole entièrement biodégradable. Avec une usine nouvellement installée dans le département de la Vienne (86), elle envisage de fabriquer en 2021, 10 millions de pots de culture et 35 millions en 2023. Ces pots sont réalisés à partir de compost vert, de résidus de bois, et de farine (pour faire la colle). Cette démarche paraît non seulement très innovante, mais aussi nécessaire, en rappelant que le marché français consomme 450 millions de pots, que le marché Néerlandais dépasse le milliard et qu’au niveau mondial on parle de 20 milliards de pots ! Enfin ce contenant qui tient en pépinière lors de la production, se dégrade dans le sol en 8 semaines environ selon ses créateurs.
Avec pour la fabrication, une ressource, à la fois, locale et inépuisable, ce pot horticole, s’il tient bien toutes ses promesses est promis à un bel avenir.
Mais les innovations dans le recyclage ne concernent pas uniquement l’univers du Jardin.
Tu as le look coco !
La chaine de magasins H&M, teste depuis quelques années la vente de collections réalisées à partir de vêtements recyclés (Collection Printemps/été 2014 « Close The Loop »). Le 12 octobre dernier, elle a poussé le concept plus loin. En collaboration avec la Hong Kong Research Institute of Textiles and Apparel, elle a installé contigu à son point de vente de STOCKHOLM, une machine LOOOP. Le client peut échanger contre un vieux pull ou des chaussettes usagées un pull recyclé, pour une somme comprise entre 9,30 et 14 €.
En 5 heures la machine, sans ajout d’eau ou de produits chimiques, nettoie, déchiquète en fibres les textiles usagés, elle y ajoute un tissu vierge supplémentaire pour obtenir ainsi un fil de tissage qui est utilisé pour créer de nouveaux vêtements.
Actuellement, seuls 3 articles peuvent être fabriqués ; un pull, une écharpe, une couverture pour bébé. Nous en sommes aux prémices d’une nouvelle approche de la consommation de textile. Ceci est d’autant plus important que dans le monde actuellement moins de 1% des vêtements sont recyclés, quant aux 99 % restant ils sont généralement incinérés.
Au bal masqué, ohé, ohé !
Une des conséquences de l’instauration des « mesures barrières » liées à la pandémie que nous vivons est la multiplicité de masques retrouvés dans nos caniveaux, nos forêts ou nos fonds marins. Le bilan écologique de ces masques est catastrophique, puisque selon certaines études il faudrait 450 ans pour qu’ils soient dégradés dans la nature et encore pas entièrement !
La société Française PLAXTIL, basée à Châtellerault (86) a mis au point un process de recyclage de ces masques de protection. Après un passage en « quarantaine de 4 jours minimum », ces derniers sont broyés, puis passent dans un tunnel qui émet des ultraviolets destinés à supprimer les virus, et autres germes pathogènes en moins de 5 secondes. Le produit obtenu à l’issu de ce traitement permet de fabriquer de nouvelles attaches de masques, des supports de visières, et autres accessoires. Si les masques nous protègent, il ne faudrait pas qu’en fin de vie ils viennent détériorer le paysage et polluer nos terres et nos océans.
Protéger à la fois l’humain et la planète n’est aucunement incompatible, bien au contraire, c’est même indispensable !
Pierre HERVET