Ma nouvelle vie tout en Visio...

Je ne vois plus mes collègues de travail qu’en Visioconférence, je ne parle plus à ma vieille tante que par Zoom, je ne fais plus d’apéros avec mes amis que par Skype, je ne discute plus avec mon médecin que par Google Meet.
Mes relations sont devenues dans tous les domaines, privés ou professionnels, totalement dématérialisées, alors cette évolution est-elle purement conjoncturelle ou bien... ...tout ou partie de ces actions resteront en l’état, lorsque la crise sanitaire se sera éloignée de notre quotidien.
En ce qui concerne le travail, Mark ZUCKERBERG, créateur et propriétaire de FACEBOOK considère que d’ici 5 ans, 10 ans maximum, 50 % de ses employés travailleront à distance. Le télétravail est dorénavant mieux accepté par une grande partie des salariés, pour ceux, bien sûr, qui peuvent exercer leur activité professionnelle sous cette forme. (30 % des salariés étaient en télétravail lors du premier confinement).



Moins de potins dans ma salle de bain
Ainsi, selon une étude réalisée par la société CLICKSHARE, le modèle hybride, mixant une partie de la semaine en « présentielle » dans la société et une partie en télétravail à la maison, est plébiscité par les sondés.
Ces derniers trouvent à la visioconférence, les avantages suivants :
52 % considèrent que les participants aux réunions viennent mieux préparés.
47 % estiment qu’il y a moins de temps perdu.
39 % constatent qu’il y a moians de bavardages inutiles.

Une autre étude réalisée par LECKO ANALYTICS, sur deux périodes l’une avant le premier confinement, l’autre durant celui-ci, et ce sur une entreprise Française de plus de 5 000 salariés a noté les points suivants :
Un élargissement de 15 minutes de la plage de travail quotidienne des collaborateurs.
Une augmentation de 15 % du nombre de mails envoyés (jusqu'à 30 % pour certains salariés).
Une réduction de 9 % du temps passé en réunion.

Le télétravail, ce n’est pas la santé ?
Effectivement, il ne présente pas que des avantages. Ainsi le corps médical attire notre attention sur différentes conséquences négatives, dont il faudra tenir compte dans le cas où ces nouvelles pratiques deviendraient la norme. « L’Excès »de télétravail entraine, des troubles psychologiques avec des pertes de repères et la disparition du lien social qui peut conduire jusqu'à l’isolement de la personne. La séparation entre vie privée et vie professionnelle (droit à la déconnexion), est aussi beaucoup plus délicate à instaurer. A l’issue du premier confinement les psychiatres et autres psychologues ont reçu dans leurs cabinets des personnes avec des profils qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir. De plus en dehors des conséquences psychologiques, la perte des informations partagées entre collègues, hors de la salle de réunion, à la machine à café, à la pause cigarette ou bien encore lors du déjeuner, est dommageable, car ces échanges seraient bénéfiques non seulement pour la collaboration au sein de l’entreprise, mais aussi pour la productivité et surtout pour l’aspect social de la vie professionnelle.



Se déplacer sans quitter sa chaise
La COVID19, a accéléré tous ces phénomènes et ce dans absolument tous les domaines. Ainsi, il est possible dorénavant (au moins durant la période de confinement) de s’entretenir avec son avocat, son notaire par visio, mais il est aussi autorisé de signer un bail, de faire un état des lieux d’un logement, de réaliser une AG de copropriétaires, d’avoir un entretien d’embauche, de valider un contrat de quelque nature qu’il soit. Il est certain qu’une fois ces habitudes prises le retour aux méthodes du passé est assez peu probable.
Cela aura bien évidement là aussi de très nombreuses conséquences sur l’immobilier de bureaux, sur le business, des sociétés distributrices de machines à café, sur les entreprises de la restauration collective, sur la fréquentation des trains, des avions, des taxis, des hôtels, des restaurants, des salons professionnels, etc…. Moins de déplacements professionnels, c’est d’autant moins de chiffre d’affaires pour tous ces secteurs et bien d’autres ! Assurément, ce nouveau rapport au travail se serait imposé petit à petit sans la pandémie, mais il n’en reste pas moins vrai que celle-ci a été un formidable accélérateur et que la bascule s’est opérée à une vitesse que nous n’imaginions pas. A nous, de maitriser au mieux ces nouveaux outils numériques, et de tenter de ne pas en être totalement dépendant !

Ceci étant, je vous laisse, j’ai un Zoom avec ma vieille tante dans 3 minutes !

Pierre HERVET