L’énergie du futur ? Plutôt Électrique ou plutôt Hydrogène ?

L’Europe s’est engagée à la neutralité Carbonne pour 2050. La Chine responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, il faut pouvoir stocker l’énergie verte produite par les éoliennes, l’hydraulique ou le solaire, et c’est bien le rôle des batteries dès à présent et demain de l’Hydrogène.

Quand l’Europe annonce un investissement de 6 Milliards d’euros et la création de 60 à 90 000 emplois, d’ici 2030 dans la batterie électrique, dans le même temps la France à travers son plan de relance investit 7 Milliards et l’Allemagne de 9 Milliards d’Euros dans la filière Hydrogène verte.

Alors l’énergie utilisée demain, par nos voitures, nos trains, nos avions sera -t-elle plutôt électrique ou à hydrogène, ou bien un mixte des deux, c’est bien un débat actuel. Que ce soit pour l’Électrique ou l’Hydrogène les sommes investis tant par les états que par des sociétés privées sont considérables et montrent bien qu’il s’agit d’un sujet majeur pour l’avenir de notre société.

Tout le monde s’y met
Les constructeurs automobiles proposent tous dans leur gamme des véhicules 100% électrique, qui même s’ils sont encore peu nombreux sur nos routes, voit leur nombre croitre de façon exponentielle.
Les pouvoirs publics, mais aussi les grandes surfaces alimentaires installent de nombreuses bornes de recharge pas suffisamment présentes aujourd’hui pour permettre au marché de se développer. Ainsi l’Enseigne CARREFOUR qui possède sur ses parkings 770 bornes en annonce 2 000 en 2023, et LIDL qui en comptait 450 fin 2020, ambitionne d’en installer 2 000 d’ici cette fin d’année 2021.

 
A Paris « Cool la Seine »
La compagnie de transport fluvial PARIS YACHT MARINA a lancé en septembre 2020, son premier bateau 100% électrique, le BLACK SWAN, équipé d’anciennes batteries de véhicules électriques Renault. Ce bateau peut accueillir jusqu'à 8 passagers pour des croisières d’une durée de 2 heures. En utilisant d’anciennes batteries cela permet de valoriser celles-ci initialement prévues à la destruction. L’entreprise s’est engagée à électrifier la totalité de sa flotte d’ici 2024, et a lancé la construction d’un Yacht de 33 mètres de long pouvant accueillir 80 passagers.

Pour le train-train quotidien 
Quatre régions Française (Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche Comté, Grand-Est, Occitanie) viennent de passer commande à l’entreprise ALSTOM de 12 trains à Hydrogène pour une mise en service en 2025 (Train CORADIA Polyvalent bi-mode électrique-hydrogène). Ces trains seront fabriqués en France, auront une autonomie de 600 kilomètres, et pourront transporter 218 passagers. Cette même entreprise a déjà reçu la commande ferme de 41 trains régionaux pour l’Allemagne qui seront opérationnels en 2022, ainsi que 6 trains pour l’Italie.

Les régions Auvergne-Rhône Alpes et Bourgogne misent tout sur l’hydrogène 
Avec leur projet HyPSTER qui prévoit le stockage souterrain dans des cavités salines d’hydrogène vert produit sur place à partir d’énergie photovoltaïque et hydraulique.
A Dijon, le projet « Métropole Smart EnergHy », prévoit la production d’hydrogène à partir de l’incinération de déchets ménagers.

Un pays précurseur, La Corée ! 
Le constructeur HYUNDAI, a été un véritable pionnier de la construction automobile avec son moteur à pile à hydrogène dés 2013. Son pays, la Corée a des ambitions importantes en subventionnant très largement l’achat de véhicules à Hydrogène, et entend répondre à un triple objectif ; réduire sa dépendance énergétique, lutter contre la pollution aux particules fines, et construire une économie de l’hydrogène dynamique, en devenant leader mondial de la voiture à l’hydrogène.

Pour l’Europe le « Hydeal Ambition »
Produire à l’horizon 2030, un hydrogène vert compétitif à 1,5 €/kg, soit à un coût proche des autres énergies fossiles, c’est bien l’objectif de ce projet, car aujourd’hui l’hydrogène verte coûte beaucoup plus cher que l’électricité, le pétrole ou le gaz naturel. Comme toute innovation énergétique, l’Hydrogène a besoin d’être subventionné au départ pour être compétitif.

Alors comme un ministre Allemand le déclarait en novembre 2019, « le moment de l’hydrogène est venu », à moins que ce ne soit celui de l’électricité, ou des deux ?

Pierre HERVET